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Le bilan de la première année de Flus

Marien / le 08 janvier 2021

2020 est la première année complète pour Flus. Pour rappel, le service a ouvert ses portes le 28 novembre 2019 sous la forme d’un agrégateur de flux RSS. Le 11 décembre dernier, une nouvelle version est sortie, proposant un média social de veille.

Flus est mon activité à plein temps et mon objectif est de pouvoir en vivre. Il s’agit donc d’un service payant : 3 € par mois ou 30 € par an.

Sur le modèle de ce que fait Nicolas avec wallabag.it, je trouve important de faire un bilan financier. Dans cet article, j’ignorerai les chiffres de l’année 2019 et me concentrerai sur l’année 2020. Pour info, j’ai fait, en novembre – décembre 2019, 306 € de chiffre d’affaires (CA) pour un résultat de 156,75 €.

Flus en quelques chiffres

Sur l’année 2020 donc, voici quelques chiffres importants :

  • 50 abonnements annuels, générant 1 500 € de CA ;
  • 33 abonnements mensuels, générant 99 € de CA (soit l’équivalent d’à peine plus 3 abonnements annuels) ;
  • 15 personnes ont participé à la cagnotte pour un montant total de 537 € (soit presque 36 € en moyenne).

Ainsi, le CA total s’élève à 2 136 €. Dans le même temps, j’ai eu quelques grosses dépenses cette première année : nouveau PC, fauteuil de bureau, création du logo. Le résultat s’en trouve affecté puisque j’ai un déficit de 1 292 €. La trésorerie en revanche reste largement positive puisque j’avais prévu ces dépenses.

Au jour le jour, j’ai relativement peu de dépenses : il s’agit principalement du serveur (34,68 € par mois), de ma mutuelle (29,67 € par mois) et de la banque (29,40 € par trimestre). On peut également ajouter les frais de Stripe, mon prestataire de paiement (53 € sur l’année) et les cotisations sociales (226 € sur l’année, sachant que j’ai été prélevé à 5,5 % jusqu’en septembre, puis 16,5 % depuis octobre).

Analyse des chiffres et enseignements

Moments de creux et moments forts

La génération du CA n’a pas du tout été linéaire. Le graphique suivant devrait vous en convaincre.

Évolution de mon CA au long de l’année 2020. On remarque deux pics en avril et en décembre.

Les deux pics sont simples à expliquer puisqu’il s’agit de deux moments forts dans ma communication :

  1. l’annonce de la deuxième phase de Flus ;
  2. et l’ouverture de la bêta de Flus 2.

Ces deux articles se sont accompagnés de nouveaux sites et de beaucoup de partages sur les réseaux sociaux, notamment par des comptes très visibles. Le pic d’avril s’est traduit en particulier dans la cagnotte que je venais d’ouvrir, mais pas du tout au niveau des abonnements.

En revanche, en décembre, ce sont les abonnements annuels qui ont augmenté (22 abonnements contre une moyenne homogène de 3 abonnements par mois le reste de l’année). La cagnotte a également été complétée par deux personnes pour un montant total de 170 € (merci encore à eux !) C’est donc 842 € de CA qui a été fait en décembre, soit plus que les 7 mois précédents réunis !

Impossible donc d’ignorer ce creux. J’ai déjà eu l’occasion de le dire, mais vendre un service d’agrégation de flux RSS me paraît compliqué au regard de la concurrence souvent gratuite. Il faut également souligner que je me suis entièrement consacré au développement de Flus 2 de mai à novembre et que j’ai communiqué principalement par le biais des weeknotes. L’agrégateur n’a donc pas du tout été mis en avant pendant ce temps, ce qui explique en partie le faible nombre d’abonnements.

Abonnements mensuels et de soutien

On peut encore mettre une chose en perspective. Les nouveaux et nouvelles inscrites bénéficient d’un mois gratuit pour tester le service. Or, vous l’aurez peut-être remarqué, le pic d’abonnements de décembre est arrivé le même mois que l’ouverture de Flus 2 ; la plupart des personnes ayant pris un abonnement était encore en période gratuite. J’explique cela comme étant principalement des abonnements de soutien. Ils sont importants pour mesurer l’enthousiasme généré par ma démarche, mais ne permettent pas de mesurer l’apport concret du service. Ce sont les chiffres de janvier qui permettront de me faire une idée. Ce pic de décembre est donc bien une chose « extraordinaire » (littéralement), mais ne signifie pas nécessairement des renouvellements fin 2021.

Une dernière chose, qui m’a étonné cette fois-ci, est l’évolution des abonnements mensuels. Vu les réponses que j’avais obtenues à mon questionnaire sur les tarifs, je pensais qu’il y aurait bien plus de personnes pour en prendre. Ils sont toutefois restés en moyenne à 3 ou 4 abonnements pris toute l’année, même en période de pic. Au final, ils m’auront rapportés peu d’argent. Ça pourrait paraître décevant, mais j’y vois un moyen de mesurer l’intérêt pour le service tout au long de l’année. Pour l’instant les volumes sont trop faibles pour ça, mais à terme je pourrai mesurer mois par mois la satisfaction des abonné‧es.

Pistes pour 2021

Mon objectif financier pour 2021 est de 10 000 € de CA. Si j’atteins ce chiffre, une fois les achats et prestations retirées, il devrait me rester un peu plus de 4 000 € dans la poche. Ce n’est toujours pas suffisant pour en vivre, mais j’ai calculé que je n’aurai pas de souci pour atteindre la fin de l’année et débuter 2022 sereinement.

Si vous vous souvenez, c’était déjà mon objectif de 2020 (raté donc !) Il va donc me falloir changer des choses.

La première, déjà en place, est que je propose un service différent. Le succès du mois de décembre me prouve qu’il y a une attente forte pour ce que je propose avec Flus 2. Cela m’encourage sur cette voie, je doute moins de la direction que j’emprunte.

Seconde chose, j’ai prévu de faire un effort supplémentaire sur la communication pour gagner en visibilité. Pour cela, j’ai deux pistes principales :

  • créer des moments forts, en annonçant par exemple de grosses nouveautés au sein du service (rendez-vous en mai – juin ? 👀)
  • obtenir des articles dans des médias visibles (par exemple, mon interview sur le Framablog a généré un trafic important, mais j’aimerais viser encore plus visible)

J’envisage également d’impliquer plus les abonné‧es en leur proposant, par exemple, de mettre en avant les collections qu’iels créent. Il faut encore que je réfléchisse aux implications et modalités, mais je me dis que cela pourrait favoriser le bouche-à-oreille.

En résumé, l’année 2020 aura été un bon crash test et m’aura beaucoup appris. Si le résultat financier est négatif, il s’explique principalement par des dépenses exceptionnelles qui avaient été prévues. Le service en lui-même est rentable, bien que je ne sois pas encore en mesure d’en vivre. Les efforts que j’ai prévus en 2021 sur la visibilité, portés par le nouveau service, devraient me permettre de rester sur une pente positive. J’espère pouvoir me verser mon premier salaire cette année !

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