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Comment je n’ai pas (encore) fait fortune en 1 an

Marien / le 05 septembre 2020

Il y a un an, le carnet de flus ouvrait ses portes. Je sortais alors d’une période de questionnement concernant mon avenir professionnel, et me lançais avec candeur dans cette nouvelle activité : Flus. Un an plus tard, alors que mes droits au chômage arrivent à leur fin et que je ne dégage toujours pas un revenu suffisant pour en vivre, je reste pourtant aussi motivé, persuadé que « ça va marcher ». L’occasion de jeter un œil en arrière.

D’où je viens, où vais-je ?

Comme beaucoup de développeur‧ices avant moi, j’ai traversé une période de questionnement concernant mon activité professionnelle. J’ai bossé en société de service sur des projets dont je ne comprenais pas la finalité, parfois dans des conditions de stress peu agréables. J’ai eu la chance, fin 2018, de pouvoir partir grâce à une rupture conventionnelle ce qui m’a permis de toucher mes droits au chômage (on verra un peu plus loin que ce fut important).

J’ai pris mon temps avant de me décider à ouvrir un service sur la base d’un logiciel que je connaissais bien : FreshRSS. Plusieurs choses m’embêtaient alors et, notamment, je n’étais pas sûr de prendre autant de plaisir avec un agrégateur de flux RSS (aussi bien soit-il ❤) que je pourrais en avoir en proposant un service qui apporte un véritable « plus » à ce qui existe aujourd’hui.

C’était cependant la meilleure solution pour me lancer rapidement et le plus simplement possible. J’en annonçai ainsi les contours le 12 juillet 2019 sur mon site perso et j’ouvrai ce carnet le 17 août.

Flus, service d’agrégation inutile ?

S’en sont suivis 6 semaines de travail rondement menées pour faire les démarche d’ouverture de la micro-entreprise, mettre en place l’infrastructure, communiquer, etc. Avec le recul je trouve que ce fut une période vraiment bien gérée durant laquelle j’ai avancé sans me cramer pour autant (et c’est important, j’y reviendrai).

J’ai ouvert le service le 28 novembre après quelques vacances et le temps de fignoler les derniers détails. Sans être la cohue, l’annonce fut plutôt bien reçue et des sous commencèrent à tomber dans ma poche quelques jours plus tard. Les premiers mois furent au-dessus de mes prévisions et je suis aujourd’hui assez content de ce lancement.

Le service tel que vous pouvez déjà l’utiliser en vous rendant sur rss.flus.fr.

C’est d’ailleurs l’occasion pour moi de remercier toutes les personnes qui ont pris un abonnement. Que ce soit simplement pour soutenir la démarche ou par réelle utilité, c’est autant de fois où je me suis senti rassuré sur le fait que des gens étaient prêts à payer pour un service en ligne, ce qui n’est pas toujours évident.

Cependant, l’effet de l’annonce s’est rapidement estompé, me rappelant ce que j’avais pris soin d’oublier : qui est prêt à payer pour utiliser un agrégateur de flux RSS ? Quelle place pour moi au milieu de la pléthore d’options déjà existantes ?

Un peu moins d’un an après, les chiffres ne vendront d’ailleurs pas beaucoup de rêve à la plupart d’entre vous : un peu moins de 1 100 € de chiffre d’affaires généré sur la base des abonnements auquel j’ajoute 350 € de cagnotte pour la prochaine version. Si cela est suffisant pour payer les serveurs, la banque et la mutuelle, je suis encore loin de pouvoir en vivre. D’où l’importance d’avoir un revenu à côté qui, dans mon cas, s’est présenté sous la forme du chômage.

Flus 2, pour allier le plaisir à l’utile

C’est ainsi que je me suis retrouvé à plancher sur la seconde phase de mon service. L’idée : améliorer le service existant pour rendre la veille en ligne accessible à plus de monde, tout en proposant des fonctionnalités uniques. J’espère ainsi toucher un public différent et passer à une échelle supérieure.

J’ai annoncé la conception de ce nouveau service le 22 avril de cette année, et démarré le développement dans la foulée. Ça fait maintenant un peu plus de 4 mois que je raconte l’avancement dans des « weeknotes » et que je prends énormément de plaisir à voir ce nouveau logiciel grandir. J’ai atteint cette semaine un niveau que je considère acceptable pour commencer à voir des personnes l’utiliser. Acceptable n’étant pas suffisant, il me reste encore beaucoup de choses à faire avant d’envisager l’ouverture. Je maintiens toutefois cette ouverture pour l’automne, probablement pour début décembre.

Une capture d’écran du journal (vide) du futur Flus. La fonctionnalité est en cours de développement.

Cette nouvelle phase de travail est très différente de la précédente et me laisse moins de temps pour soigner l’infrastructure ou écrire des articles. La conception et le développement d’un logiciel peuvent véritablement être chronophages. C’est un point important que je voulais aborder dans cet article : lorsque l’on est à son compte, je crois qu’il est important de s’assurer structurellement que nous avons du temps libre ; c’est-à-dire que notre organisation nous assure d’équilibrer boulot et détente. Il m’arrive de culpabiliser certaines semaines parce que j’ai l’impression de ne pas en avoir fait assez ; c’est un sentiment qu’il faut apprendre à oublier. Rien n’est plus important que de prendre soin de soi quand on bosse seul parce que personne d’autre ne le fera à votre place.

Cette organisation mériterait un article dédié à lui tout seul, mais ce qu’il faut retenir c’est que j’adapte continuellement les fonctionnalités de mon futur service au temps dont je dispose, et pas l’inverse. Je pourrais bosser 10h par jour pour être sûr d’inclure toutes les fonctionnalités que j’ai présentées sur la page d’accueil ; je ne le ferai pas. Par exemple, je sais d’ores et déjà que le système de communautés que je pensais indispensable ne se fera pas sous la forme que j’imaginais. Ce n’est pas grave car ce temps sera passé à faire autre chose de plus utile ; il s’agira de temps de meilleure qualité.

Parlez-en autour de vous !

Je me rends compte aujourd’hui à quel point ce qui me manque est de la visibilité. Je me refuse à faire de la publicité pour le service et je repose essentiellement sur le bouche-à-oreille. Je préfère que l’on parle de moi parce que je propose quelque chose qui plaît, non pas parce que j’ai plus d’argent que le ou la concurrente (ce qui n’est de toute façon pas le cas 😬). C’est néanmoins un choix à double-tranchant car le succès de mon service repose pour beaucoup dans vos mains.

Donc si vous trouvez ma démarche intéressante, si vous trouvez mon service utile, si vous pensez que ce que je fais mérite d’être mieux connu, alors n’hésitez pas à en parler autour de vous, sur votre blog, etc. Ça intéressera peut-être un ami, une collègue ou des visiteur‧ices !

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